Association internationale des sociologues de langue française (AISLF)
Organise les rencontres de la sociologie francophone
24-28 octobre 2022
(Université de Sfax, Tunisie)
Date limite de soumission des résumés : 25 juillet 2022
La rencontre du GT04 souhaite lier les questions épistémiques posées par la production de la connaissance en sciences sociales, en particulier en sociologie, avec les questions de circulation des concepts et des possibilités d’échange et d’enrichissement disciplinaire que permettrait une réflexivité aiguisée soucieuse des apports des contextes locaux.
Le recours aux outils d’interprétation est lié aux cadres sociaux étudiés. Or, ces derniers sont des entités actives et modulent à leur tour ces outils, voire leur échappent. Bien que ce procès soit vrai dans toute recherche et dans tout contexte, il est autrement plus significatif et plus problématique lorsque les outils d’analyse sont « empruntés » et appliqués à des sociétés autres que celles qui les ont vues advenir. En toute logique, s’il y a des sociologies et des sociétés, il y a aussi des « regards » spécifiques, ou dit plus simplement, il y a des mots qui sont plus proches
des choses que d’autres. Comment rendre cette proximité qui est aussi une certaine vérité ?
La spécificité de ces regards ne relève pas seulement de l’histoire de la discipline et de son développement dans des contextes autres et lointains, qui ont déjà fait l’objet de nombreux travaux (voir, entre autres, les études subalternes), mais s’articule davantage autour de la frontière entre l’usage des instruments d’analyse et les sociétés étudiées. Une frontière est un lieu de passage, une jonction et une ligne d’arrêt. Celle-ci n’est pas fixe. Autrement dit, elle est
au cœur d’une relation dialogique pouvant mener soit au silence, lorsque l’incommensurabilité du concept et de la réalité est avérée, soit à la poursuite du dialogue entre eux.
Or le plus souvent, cette bordure, mise au jour par l’expérimentation de la circulation conceptuelle, est niée et tue dans la recherche et les publications portant sur les sociétés arabes
et africaines, pour rester dans les régions qui nous sont les plus proches. En effet, le problème n’est ni dans l’emprunt - encore qu’il faille en questionner les causes - ni dans la circulation elle-même, il réside dans les impensés et le non-dit qui tendent à faire d’un ou des concepts le mode de compréhension de la complexité du monde.
Dans les sessions du GT04, il s’agit de réfléchir sur/à cette ligne de frontière, à l’entrechoquement de la « réalité sociale » et des « mots », dans la circulation des concepts et de la machinerie des méthodes : qu’est-ce qu’ils nous apprennent de nos sociétés et comment nous l’apprennent-ils? Pourquoi choisir de « faire la route » avec un concept? Pourquoi lui plutôt qu’un autre, où s’arrête son usage, et à quels nouveaux horizons, bifurcations ou dépassements nous mène-t-il?
Il s’agit aussi, et plus fondamentalement, de réfléchir sur les retours ou sur l’échange permis par cette circulation; autrement dit, de s’arrêter sur l’élargissement et le renouvellement de la connaissance de nos sociétés, et plus spécifiquement sur l’enrichissement disciplinaire que la rencontre du concept de la réalité lointaine autorise. Dès lors peut-on parler d’échange et de possibilité d’interventions dans nos spécialités respectives et nos univers de recherche ? Cet échange est-il de l’ordre de l’innovation et du décloisonnement ?
Nos sessions souhaitent encourager la réflexion sur les petites avancées réalisées, ainsi que sur
les « passifs » des emprunts qui sont autrement plus productifs et générateurs de nouveaux
questionnements.
Il est demandé aux potentiels intervenant.es de faire un retour critique sur leur propre recherche afin d’interroger la circulation des concepts et leur usage, leur niveau de pertinence et leurs limites. Ils et elles auront à s’interroger moins sur le comment ils ont « bricolé » leurs objets qu’en quoi les concepts utilisés sont au plus près des contextes analysés. Ils et elles pourront présenter sur des sujets aussi variés que : l’enfance, la maternité, la santé la justice, la sexualité, la loi, la solidarité, la ville, la sphère publique, l’environnement, la citoyenneté, la région, l’amour, la liberté, la sociologie, l’économie, les mouvement sociaux, etc.
Chaque présentation aura un.e répondant.e.
Les résumés de 200 mots doivent être accompagnés des informations suivantes : 1. nom et prénom, 2. titre, 3. statut, 4. affiliation, 5. adresse courrielle, le tout en format Word et dans un seul document (sans surlignement, caractères gras ou italiques).
Le résumé devrait être envoyé à : gt4.aislfcolloque@gmail.com
Date limite de soumission des résumés : 25 juillet 2022.
Pour plus d’information sur le programme préliminaire :